Un lieu de vie pour personnes âgées au cœur de Bourj Hammoud

Le CAHL est une importante maison d’accueil de personnes âgées située dans la ville de Bourj Hammoud, le fameux « quartier arménien » de Beyrouth où vit une population en grande partie défavorisée. 

Cette institution est une œuvre œcuménique soutenue par l’Union des Eglises Evangéliques Arméniennes du Proche-Orient (UAECNE) en coopération avec l’Eglise Apostolique Arménienne (de rite oriental « orthodoxe »).

Le CAHL est à l’origine une institution visant à soigner les aveugles et malvoyants arméniens (le terme de CAHL vient de « Center for Armenian Handicapped in Lebanon »). A côté des personnes âgées qui sont aujourd’hui majoritaires dans l’établissement, des personnes handicapées dépendantes y sont encore accueillies. 

Les bâtiments du CAHL sont sortis très abîmés de la guerre civile libanaise qui a duré 15 ans (1975-1990). Au sortit de cette crise des efforts considérables de restauration ont progressivement été effectuées, notamment avec l’aide de l’ACO. La vocation de l’institution s’est tournée à ce moment-là vers le besoin d’accueillir de manière digne les personnes âgées dépendantes qui ne peuvent plus être prises en charge par leurs familles ou qui n’ont plus de familles.

Les maisons de retraite sont encore peu développées dans le pays alors que les besoins se font de plus en plus importants. D’une part l’allongement de la durée de la vie engendre des situations de dépendance que ne peuvent plus assumer les familles à la maison. D’autre part une partie de la jeune génération émigre pour trouver des emplois mieux qualifiés à l’étranger et les aînés qui ne peuvent plus se prendre en charge se retrouvent démunis chez eux.  

Ces dernières années la maison a également accueilli des personnes âgées syriennes qui se sont réfugiées au Liban suite au conflit et dont la famille est éloignée. D’autres personnes avec peu de ressources sont également accueillies dans l’établissement.

Le directeur de la maison est M. Sebouh Terzian, ancien secrétaire général de l’UAECNE et personne engagée de longue date avec l’ACO. Le défi de l’institution est d’arriver à augmenter son autonomie financière alors que les familles des personnes accueillies n’ont pas toujours les ressources nécessaires et que le système de sécurité social libanais est défaillant. 

M. Terzian développe des projets innovants pour assurer des revenus supplémentaires, pour continuer la rénovation des bâtiments et optimiser leur utilisation, pour développer un accueil de qualité. Un petit salon de coiffure a par exemple été créé au sein du CAHL afin de permettre aux personnes âgées de se sentir prises en charge sur le plan de l’estime personnelle via ces « soins de beauté ». Des studios équipés sont loués à des personnes qui sont moins dépendantes et qui en ont les moyens. Les cuisines rénovées, avec l’aide de l’ACO, servent non seulement la maison mais proposent également un service de traiteur pour des particuliers dans le quartier ou pour le SAC, le Centre d’Action Sociale des Eglises protestantes arméniennes qui se trouve juste à côté (pour découvrir cet autre projet vous pouvez cliquer ici). Les deux institutions développent ainsi des synergies. Enfin il faut souligner qu’un accompagnement spirituel est proposé aux résidents qui, étant de culture arménienne, sont chrétiens (protestants ou orthodoxes pour la majorité).

Le directeur du CAHL travaille donc dans ces deux axes : proposer un cadre de vie digne aux personnes âgées ou affectées par des handicaps, et diversifier les rentrées financières. L’ACO France soutient le CAHL dans ce travail qui est aussi un engagement d’Evangile.