Le Nord-Est de la Syrie, en forme de « bec de canard », constitue une région particulière qui est appelée la Djezireh Syrienne. La Djezireh (« l’île ») fait référence à un ensemble géographique plus vaste à cheval entre la Syrie et l’Irak : c’est une partie de la Mésopotamie, entre l’Euphrate et le Tigre, où terres irriguées et pâturages plus désertiques alternent.

La Djezireh syrienne est traversée par le Khabour, cette rivière qui naît au Nord-Est de la Turquie et se jette dans l’Euphrate au niveau de la ville syrienne de Deir Ez-Zhor. Les villes modernes ne se sont développées qu’avec le développement de l’agriculture à partir des années 1920. Outre les populations autrefois nomades de kurdes et d’arabes bédouins, la région fut un refuge pour les chrétiens assyro-chaldéens, syriaques et arméniens au début du XXe siècle.

L’Action Chrétienne en Orient fut présente dans la région dès les années 1930 pour aider les paroisses protestantes de langue arabe à se développer : églises, écoles, dispensaires, partage de l’Evangile auprès des arabes et des kurdes. Aujourd’hui trois paroisses membres du Synode Arabe (NESSL, National Evangelical Synod of Syria and Lebanon) existent dans cette région : à Qamishli sur la frontière nord avec la Turquie, à Malikiah (Derik) proche de l’Irak et du Tigre, et à Hassakeh qui fait office de capitale locale, au centre de cette région.

La région est aujourd’hui principalement contrôlée par les forces kurdes qui tentent d’établir une entité politiquement autonome (le Rojava). Si les kurdes, alliés à des arabes, contrôlent l’essentiel de la Syrie à l’Est de l’Euphrate, ils ne sont majoritaires que dans une zone proche de la frontière avec la Turquie. Leur administration fait pression pour imposer un cursus scolaire kurde mais les écoles privées chrétiennes résistent afin de garantir des diplômes de qualité reconnus au niveau national, en arabe.

Fin 2019 la Turquie a envahi une bande de territoire le long d’une partie de la frontière nord, avec pour objectif de contrer les volontés d’indépendance kurde. Leur présence leur permet de contrôler la distribution d’eau et très souvent la ville d’Hassekeh est privée d’eau courante pendant de longues périodes. Une présence militaire russe et américaine maintient un statu quo pour que la situation ne dégénère pas davantage.

Bien que la région soit riche au niveau agricole et pétrolier, la situation géopolitique et les 10 années de guerre en Syrie ont pour conséquence une crise économique profonde : grande pauvreté, inflation des prix, pénuries (électricité, carburant, médicaments…), absences de perspectives…

Beaucoup de personnes sont parties en exil, notamment des chrétiens. Malgré ces difficultés considérables les pasteurs Firaz Farah (à Qamishli et Malikiah) et Mathilde Sabbagh (à Hassakeh) œuvrent avec courage pour accompagner leurs communautés et engager des actions de solidarité envers tous ceux qui souffrent. Leurs paroisses restent vivantes avec d’un côté beaucoup d’anciens qui ont choisis de rester et de l’autre un programme d’activité jeunesse qui touchent des enfants de plusieurs communautés chrétiennes, dans un esprit œcuménique.

Page facebook de la paroisse de Hasskeh : cliquez ici.

Paroisse de Hassakeh (photos de 2019)

En 2021 l’ACO a financé la rénovation de la salle d’activité de la paroisse de Hassakeh. Cette salle, située au sous-sol de l’église, réunit chaque semaine environ 400 personnes pour de multiples rencontres (photos de 2021)

Hassaké, quelques photos de la capitale régionale (2019)

Qamichli, située sur la frontière turque (photos de 2019)

Paysages de la Djézireh, villages de Malikiah et Khanik sur la frontière irakienne (photos de 2019)