L’ACO tient à remercier tous les généreux donateurs – particuliers, paroisses, institutions – qui ont répondu à notre appel « Urgence Syrie » et tous ceux qui jour après jours continuent encore de soutenir ainsi nos partenaires, Eglises et oeuvres protestantes présentes en Syrie.

Cet élan de solidarité est en soi un réconfort et un encouragement pour ceux qui sont à l’œuvre pour aider les victimes et les personnes affectées par le séisme, une épreuve survenue dans un contexte de grave crise sociale et économique et en plein hiver.

Les communautés protestantes présentes dans le nord de la Syrie se sont mobilisées dès la survenue du tremblement de terre du 4 février. Ces communautés appartiennent au Synode Arabe (NESSL pour National Evangelical Synod of Syria and Lebanon ; paroisses d’Alep, de Lattaquié et de Hama) et à l’Union des Eglises Evangéliques Arméniennes au Proche-Orient (paroisses d’Alep). Ces deux Eglises sont membres de l’ACO Fellowship et sont nos partenaires depuis l’origine de l’ACO.

Voici les type d’actions entreprises par ces communautés et qui ont toujours cours :

a) Accueil provisoire, dans des lieux sûrs (églises, écoles, locaux paroissiaux non fragilisées par les secousses), de centaines de personnes sans-abris ou préférant, par crainte, quitter leurs logements. Cet accueil s’est renouvelé massivement à plusieurs reprises en raison des milliers de répliques sismiques et de nouveaux tremblements de terre (ainsi le lundi soir 20 février).

b) Aide matérielle de secours et de soutien : couvertures, matelas, vêtements, nourriture, eau potable, médicaments, produits d’hygiène, couches pour bébés, médicaments.

c) Évaluation de la solidité de bâtiments, grâce à des ingénieurs et des personnes compétentes, afin de conseiller les personnes sur les risques de leurs logements.

d) Aide aux relogement des personnes dont les habitations sont détruites ou trop fragiles.

e) Soins médicaux gratuits via les centres de soins liés aux communautés protestantes.

f) Aide financière aux personnes qui se retrouvent démunies et sans revenu (il faut rappeler que le taux de pauvreté en Syrie dépasse les 80% après douze années de guerre et que beaucoup de personnes vivent au jour le jour ).

g) Soutien psychologique et spirituel : écoute, paroles d’encouragement, rencontres et activités pour les enfants…

f) Rénovations et restauration de logements : ce programme à plus long terme est déjà en cours de réflexion et de coordination entre différents acteurs (Eglises, ONG, services gouvernementaux…).

Ces communautés sont à l’œuvre à travers leurs bénévoles et leurs œuvres sociales et sanitaires qui effectuaient déjà un travail considérable avant le séisme, notamment dans le cadre de la crise syrienne (conflit, crise économique, conditions de vie difficiles).

Le Synode Arabe et l’Union sont en lien avec d’autres Eglises et organisations européennes et américaines qui contribuent également à cet élan de solidarité. L’aide financière est reçue au Liban, au siège des Eglises, et est ensuite gérée et coordonnée au mieux des besoins et des contraintes liées à l’isolement de la Syrie sur la scène internationale. Les premiers fonds ont pu être débloqués d’emblée par les communautés locales et via les sièges administratifs du Synode Arabe et de l’Union. L’aide reçue s’inscrit maintenant dans la durée pour poursuivre l’aide aux populations et pour aborder la question cruciale et couteuse du logement avec les réparations et rénovations.

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Quelques chiffres :

Selon les dernières données le séisme a causé officiellement la mort de plus de 50.000 personnes dont 44.374 en Turquie et 5951 en Syrie (Le Monde, article du 28 février). Ces données sont sans doute sous-estimées. Les secours pour rechercher des survivants et dégager les corps sont arrêtés pour laisser la place aux engins de déblaiement.

Selon plusieurs données officielles résumées par le Synode Arabe et son ONG « Compassion Protestant Society », le Régime Syrien reconnaît le décès de 1414 personnes dans les territoires sous son contrôle (donc en dehors de la région d’Idleb également très touchée) et 2349 blessés. Ces chiffres paraissent minimisées.

Le comité de secours du gouvernement syrien estime que 414.304 personnes sont directement affectées par le séisme en Syrie (91.794 familles dont 34.000 qui sont ont dû quitter leurs logements). 1700 bâtiment auraient été détruit dans l’ensemble de la Syrie (en incluant la région d’Idleb). A Alep et Lattaquié 292 bâtiments présentent un danger important et sont en cours de destruction. Plus de 4400 autres bâtiments ne pourront pas être restaurés et seront détruits à terme. Environ 30.000 devront être restaurés de manière importante avant de pouvoir être sécurisés et de pouvoir à nouveau accueillir leurs locataires. 30.000 autres logements sont habitables et sûrs mais ont besoin de réparations. Des milliers de personnes ont dû trouver refuge chez des proches, dans des abris ou sous tente.

Les répliques se comptent par milliers (plus de 10.000 en un mois) et plongent les personnes dans un stress et un sentiment d’insécurité. Le nouveau séisme du lundi 20 février a engendré des mouvements de panique et du chaos, les personnes réagissant avec beaucoup plus de peur que lors du premier tremblement de terre. Des bâtiments fragilisés se sont à nouveau effondrés à cette occasion. Beaucoup de personnes sont traumatisés et certaines sont dans un grand désespoir. Cependant ce lundi 6 mars les écoles ont recommencé à accueillir les enfants avec l’objectif de permettre au plus grand nombre de retourner à une vie plus normale et d’alléger les craintes.