59ème lettre de prière de l’ACO Fellowship, envoyée et partagée au nom de l’Union des Eglises Evangéliques Arméniennes au Proche-Orient (UAECNE).

Cette lettre de prière rédigée par Mme Houri Moubahiajian nous vient d’Alep en Syrie, un pays marqué par 12 années de guerre, une situation économique et sociale désastreuse et par le récent tremblement de terre du 6 février.

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Nouvelle Lettre de prière de l’ACO Fellowship

« S’il n’y avait pas la grâce de Dieu, mon âme aurait été perdue « 

« Yete Deroche shnorhke chellar, hokis gorsvadz bid ellar. »

Un cantique arménien du bon vieux temps. Paroles magnifiques et sens admirable : nous le chantions souvent d’un cœur reconnaissant et empreint de gratitude. Au fil des ans ma compréhension et mon appréciation de la signification et de l’esprit de ce cantique se sont renforcées, en particulier au sujet de ce terme de « grâce ». En effet, comprendre ce mot demande en soi de vivre la grâce.

La grâce est un don et une bénédiction de Dieu qu’il nous accorde sans que nous ne le méritions parce que nous sommes pécheurs et démunis devant la sainteté de Dieu ; mais par Jésus-Christ nous sommes devenus enfants de Dieu le Père. C’est ainsi que nous pouvons recevoir Ses dons, les apprécier et être bénis par eux.

Les années de guerre contre notre pays la Syrie, depuis 2021, dont l’agression se poursuit jusqu’à ce jour, que ce soit sous son aspect sauvage et militaire ou sous sa forme économique et injuste, nous ont privé des besoins élémentaires : le pain, le chauffage, la sécurité… Les obtenir est devenu difficile et rare, et nous demande des efforts considérables.

Quand la terre a commencé à trembler sous nos pieds à l’aube du 6 février dernier, notre condition était au plus bas psychologiquement, moralement et physiquement. Son impact et celui de toutes les répliques jusqu’à ce jour est dur pour nous tous, dans nos foyers et sur nos lieux de travail.

Mais merci à Dieu, qui nous prodigue encore la grâce de la joie pour chaque morceau de pain que nous prenons, pour chaque rayon de lumière qui illumine notre chemin, pour chaque degré de chaleur qui nous rend la vie plus confortable et sûre.

Merci à Dieu qui nous donne encore la grâce de l’attente et de la patience.

Que Dieu soit remercié de toujours nous accorder la grâce du silence et de l’écoute de Sa parole, source de vie, et la grâce du silence et de l’écoute des paroles de ceux qui souffrent et se désespèrent.

Merci à Dieu, qui toujours nous donne la grâce de l’honnêteté envers nous-mêmes et celle de nous sentir vulnérables, puisqu’ainsi notre relation et notre confiance en Lui grandissent.

Que Dieu soit remercié de nous accorder la grâce de l’humilité et la faculté d’apprendre des jeunes et des anciens puisque nous sommes tous des êtres humains créés à Son image et que nos vies sont incomplètes si nous n’apprécions et ne respectons pas l’expérience des autres.

« S’il n’y avait pas la grâce de Dieu, mon âme aurait été perdue « 

« Yete Deroche shnorhke chellar, hokis gorsvadz bid ellar. »

Houri Moubahiajian

Alep, mercredi le 8 mars 2023

Journée internationale des droits des femmes

PS : nous avons récemment appris que le cantique était originaire d’Argentine : « Si no hubiera sido por el Señor, mi alma se hubiera perdido. ». Quelqu’un l’a traduit en arménien mais nous n’avons pas pu trouver l’auteur ni le traducteur.

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Houri Moubahiajian est née à Alep en Syrie. Elle est professeure de religion pour des élèves des classes 4 à 12 à l’Ecole Arménienne Protestante Alhayat à Alep. Elle est l’épouse du pasteur Bchara Moussa Oghli, pasteur de l’Eglise du Christ à Alep et elle est mère de deux filles.

Houri Moubahiajian lors du culte du 8 mars 2023 au sujet de la journée internationale de la femme