Ancien hôpital situé à l’entrée de la vallée de Hamana, dans la montagne libanaise, Hamlin est devenu une œuvre médico-sociale importante du Synode Arabe (NESSL) en se transformant progressivement en une maison de retraite ouverte à tous, notamment aux plus modestes.
Un peu d’histoire
L’hôpital de Hamlin a une longue histoire derrière lui. Crée par le charismatique Dr Nucho, il avait une certaine renommée avant la guerre civile qui allait déchirer le pays. Grâce à sa situation en altitude, il servait de sanatorium pour les personnes malades de tuberculose. Une missionnaire hollandaise, « Miss Nans », va consacrer une bonne partie de sa vie au rayonnement de cet hôpital, qui accueille alors des malades de toutes origines. Des infirmières hollandaises y seront envoyées.
Cette institution va traverser les 15 ans de guerre civile (1975-1990) sans renoncer à ses fondamentaux : blessés de tous bords sont soignés sans distinction…mais à la seule condition de laisser ses armes à l’extérieur de l’hôpital.
La crise va survenir après la guerre civile. Dans un Liban en plein reconstruction, mais dominé par le voisin syrien et par des logiques de corruption, l’institution n’arrive pas à se restructurer malgré plusieurs tentatives pour lui donner un nouvel élan.
Les projets actuels
Le projet va repartir avec une nouvelle directrice, Mme Sanna El Koreh, qui prend ses fonctions en 2007 : animée de l’esprit d’Hamlin fait d’ouverture et d’attention aux plus nécessiteux, elle commence à travailler à la rénovation de l’un des bâtiments, pour pouvoir accueillir de manière plus digne les personnes âgées qui sont encore présentes. Un travail qui se poursuit d’année en année, soutenu par l’Action Chrétienne en Orient (Fellowship) à la demande du Synode Arabe pour lequel cette institution représente un engagement fort dans la société libanaise. En effet les maisons de retraite sont encore peu développées dans le pays alors que le besoin de prendre soin dignement des personnes âgées dépendantes est de plus en plus important et que le système de sécurité sociale libanais est défaillant.
Le cadre naturel de la maison est exceptionnel et les résidents s’y sentent chez eux. Les unités de soin se développent (physiothérapie, ergothérapie, chambres pour convalescents), à la fois pour les résidents mais aussi pour des personnes de passage.
Si la plupart des personnes accueillies sont d’origine modeste, des appartements sont également ouverts pour des personnes plus à l’aise financièrement. Les revenus ainsi générés permettent de poursuivre la vocation de la maison de s’adresser majoritairement aux plus défavorisés.
Le lieu, équipé de plusieurs salles adaptées, peut aussi servir de centre de conférence et de rencontre.
Certains bâtiments de l’ancien hôpital ne sont pas encore rénovés, tel l’ancienne école d’infirmière. Le projet de réhabiliter cette école est en discussion mais les négociations avec l’état libanais n’ont pas encore abouti. Hamlin joue cependant déjà un rôle important dans la formation des soignants et du personnel de la maison qui sont principalement issus des villages alentours.
La vie spirituelle fait partie de la vie de la maison : des cultes sont régulièrement célébrés par l’aumônier, secondé par un missionnaire réformé brésilien qui habite sur place et accompagne les résidents. Tout cela sur une base interconfessionnelle (chrétiens, musulmans, druzes). Dans un Liban aux relations parfois tendues entre les différentes confessions, cet apport du protestantisme au dialogue et au « vivre-ensemble » doit être souligné.
Le point le plus difficile est celui des ressources financières : chaque année boucler le budget est un défi. La principale raison en est la contribution que l’état libanais, lui-même endetté, doit normalement verser à l’institution dans le cadre du système de sécurité sociale mais qu’il transmet en retard… ou pas du tout. La crise actuelle traversée par le pays n’améliore pas les choses.
Le Synode Arabe, avec l’aide de ses partenaires, notamment l’ACO, s’engage néanmoins à tout faire pour arriver à poursuivre la mission de Hamlin. Après trois générations, la famille Nucho, aujourd’hui de nationalité américaine, continue également de soutenir avec la fidélité la maison de manière conséquente.
Pour en savoir davantage, vous pouvez consulter le site internet de Hamlin ou sa page Facebook ici