3 • Des partenariats inédits

Une partie des collaborateurs de l’ACO à Alep Suisses, Français, Estonienne, Arméniens, Arabes, Turcs…

Des partenariats inédits

Par biens des aspects, l’ACO de l’entre-deux-guerres peut être comparée à une société missionnaire classique : un engagement basé sur une foi affirmée, l’envoi de missionnaires sur plusieurs années, une action concrète qui se décline dans plusieurs domaines (humanitaire, sanitaire, social, éducatif), la construction d’une station missionnaire locale et la volonté d’évangéliser.

Par ailleurs, le contexte politique est encore celui d’une France considérée comme une grande puissance possédant un empire colonial. L’ACO va pourtant se développer de manière originale grâce à des partenariats transnationaux. Paul Berron prônera toujours la vision d’un royaume de Dieu qui prime sur les questions nationalistes si prégnantes à l’époque.

Après l’impulsion décisive du Hilfsbund à la naissance de l’ACO, la recherche de soutiens aux Pays-Bas et en Suisse romande le sera tout autant pour le développement de la Mission. Très vite le comité ACO des Pays-Bas apportera la part la plus importante des fonds et la direction française de la Mission intègrera des représentants néerlandais et suisses.

La missionnaire Hedwige Bull, Estonienne, et l’évangéliste Armo Topjian, dans le village d’Azèze près d’Alep

En France, l’essentiel des donateurs sont issus des paroisses protestantes d’Alsace-Moselle. Des liens sont également tissés avec des pasteurs et des paroisses dans le reste du pays. 

En Syrie même, l’ACO collabore avec des organismes missionnaires protestants européens et américains. D’autre part, l’ACO travaille étroitement avec les communautés protestantes locales, arméniennes, arabes et assyriennes, nées de l’action des missions occidentales au 19e siècle.

Lit d’hôpital parrainé par des donateurs d’Alsace-Moselle

L’ACO s’inscrit donc dans tous ces partenariats sans chercher à créer sa propre Eglise.

Les personnes qui sont aidées sont libres de fréquenter ou non les rencontres spirituelles proposées et ceux qui vivent une expérience de conversion intérieure peuvent tout autant rester dans leur Eglise d’origine que devenir protestants.

Missionnaires de l’ACO : de gauche à droite Hélène Maurer (Munster, Alsace), Kati Ostermann (Wangen, Alsace), Hedwige Bull (Estonienne), Hilda Saunders (Anglaise)

Rencontre de l’Église Arménienne de Marseille en 1946

Dans ce même esprit, l’action de l’ACO sera décisive pour aider à constituer l’Union des Eglises Evangéliques Arméniennes de France dont les membres sont arrivés en France à partir de 1923 comme tant d’autres réfugiés arméniens. Là aussi, il s’agissait de respecter leur spiritualité et non d’en faire des luthériens ou des réformés français classiques. Parmi ces Arméniens protestants exilés en France, certains seront d’ailleurs envoyés comme collaborateurs des missionnaires européennes à Alep où le travail d’équipe est véritablement ouvert à la diversité !