Cet article est également publié dans une version légèrement différente dans la revue « Croire et Vivre »
La période de l’Avent se rapproche, la joie et l’espérance de Noël vont illuminer nos maisons et églises, et l’étoile scintillante dans le ciel va nous mener à l’humble mangeoire. Noël est la saison de la joie et de l’espérance où nous célébrons la naissance de notre sauveur Jésus-Christ, l’assurance de l’amour de Dieu et l’accomplissement de ses promesses.
Au Liban, nos cœurs et nos esprits sont lourds et déchirés par tous les soucis, la souffrance, les luttes et l’impuissance auxquels nous devons faire face et que traverse le pays.
La situation générale du Liban est très préoccupante : la situation sécuritaire n’est pas stable, les larmes des familles des victimes qui ont perdu leurs précieuses vies dans l’explosion du port de Beyrouth ne sont pas encore sèches, les cas de Covid-19 se comptent par centaines chaque jour.
La situation économique n’a jamais été aussi grave même durant la guerre civile et la majorité de la population vit dans la pauvreté. Malgré toute cette obscurité Noël toque à nos portes brisées, apportant la joie, l’espérance et l’amour dont nous avons besoin et que nous attendons.
Noël cette année ne ressemblera à aucun autre : ce sera différent. Normalement, nous avons un programme d’école du dimanche après le culte de Noël, où nos enfants présentent différentes choses : prières, poésie, dances, chants et hymnes de Noël, sans oublier la venue du Père Noël qui apporte de magnifiques cadeaux à distribuer. Il y ensuite un délicieux repas de Noël suivi par une séance de photos avec toutes les familles de notre communauté. Nos voisins musulmans nous envoient des douceurs ce jour là, en guise d’aimable salutation et comme gage de la belle relation que nous avons établis ensemble.
Mais cette année l’ensemble du pays a changé, et avec le fardeau financier auquel nous faisons face et que les gens expérimentent, nous ne savons pas ce qu’il sera possible de vivre. Nous avons aussi besoin de réorienter nos pensées et de vivre des changements.
Noël c’est l’espérance pour les désespérés, la joie pour les affligés, et c’est pourquoi à Noël cette année nous allons tout faire pour vivre une célébration avec les enfants syriens réfugiés, musulmans, qui fréquentent notre centre d’accueil à Tripoli, ceux qui ont du fuir leur pays et venir dans un pays déjà brisé et y vivre. Des cadeaux leur seront distribués : ils ont tellement besoin de gestes d’amour.
Les musulmans honorent Jésus comme un prophète appelé Issa et nous allons leur annoncer que cet Issa, notre Jésus, les aime énormément et les porte dans son cœur. Nous prierons pour que l’espérance de l’enfant nouveau-né remplisse à nouveau nos cœurs et nous crierons de joie avec la multitudes des anges :
«Gloire à Dieu dans les lieux très hauts, paix sur la terre et bienveillance parmi les hommes!» (Luc 2, 14), Amen.
Rola Sleiman, pasteure à Tripoli au nord du Liban