Le mois de janvier a été marqué par une visite de quinze jours au Liban, la première de cette importance depuis plus de deux ans en raison de la pandémie.
J’ai vécu ce voyage accompagné par Karen Bernoulli (DM – organisation missionnaire de Suisse romande) et par le pasteur Luc Badoux (président du comité ACO Suisse). Ce déplacement nous a permis à la fois de visiter l’ensemble des partenaires et des projets soutenus au pays des Cèdres, mais aussi de mesurer directement l’ampleur de la crise économique et sociale libanaise.
Malgré les difficultés traversées par tout un chacun, nous avons vécu des rencontres marquées par la joie des retrouvailles avec nos frères et sœurs des Eglises protestantes libanaises. Les relations sont véritablement fortes, sincères et remplies de confiance.
Ces derniers mois nous étions bien sûr en contact constant grâce aux outils de communication modernes (visio-conférences, email, WhatsApp etc.), mais il est vrai que rien ne remplace la rencontre face à face et côte à côte qui nourrit et renforce nos liens. Les échanges ont été approfondis et je reviens de cette visite avec un sentiment de gratitude pour l’engagement et le témoignage de nos amis.
Le premier moment fort fut le culte d’installation de Brice Deymié, nouveau pasteur de la paroisse francophone de Beyrouth. L’ACO est devenu l’organisme d’envoi du pasteur Deymié mais c’est toute une délégation du protestantisme français, avec notamment François Claivairoly – président de la Fédération Protestante de France -, qui s’est rendue à Beyrouth à cette occasion. Le projet de construire le nouveau Temple – Centre paroissial progresse.

Des rencontres avec le pasteur Joseph Kassab, représentant de l’ensemble du protestantisme libanais, ont également permis des échanges et des rapprochements constructifs. L’ACO joue son rôle pour faciliter les bonnes relations entre tous les partenaires français et libanais.
Des aides importantes vont ainsi être apportées pour soutenir le réseau des écoles protestantes. Ces écoles de grande qualité accueillent des élèves de toutes origines et jouent un rôle important dans la société libanaise dont le système scolaire repose en grande majorité sur les établissements privés. La crise fragilise énormément ces institutions et l’enjeu de la formation de toute une génération se pose.
Nous avons longuement pu échanger sur cette problématique en visitant plusieurs écoles du Synode Arabe (NESSL – les protestants arabophones) et de l’Union (UAECNE – les protestants arméniens). L’engagement des professeurs, qui gagnent maintenant difficilement leur vie, est exemplaire.
Nous avons également pu apprendre à mieux connaître les acteurs et le fonctionnement de l’ONG « Compassion Protestant Society » qui poursuit son engagement éducatif auprès des enfants syriens réfugiés, au sein de quatre centres. Le projet d’en ouvrir de nouveaux est à l’étude.


Je retiens également de notre séjour un moment privilégié passé dans la paroisse de Tripoli, dans le nord du pays, avec la pasteure Rola Sleiman et des membres engagés de sa communauté.
Ou encore la journée passée au centre social des Eglises protestantes arméniennes dans la banlieue défavorisée de Bourj Hammoud à Beyrouth. Les derniers mois ont demandé à l’équipe une grande détermination et un dévouement à toute épreuve entre les conséquences toujours plus graves de la crise pour les bénéficiaires, les contraintes liées à la pandémie et les difficultés du quotidien (pénuries et inflation, difficulté à pouvoir se déplacer, se soigner, à avoir de l’électricité…).


Ces quinze jours de rencontres au Liban vont nourrir nombre de cultes, d’animations missionnaires et d’articles dans les prochaines semaines. Pour autant nous n’oublions pas notre soutien aux chrétiens de Syrie, d’Iran, d’Irak, d’Arménie et d’Egypte.
Je termine justement cet échange de nouvelles en vous informant que le pasteur Michael Schlick et son épouse Christel vont quitter, cet été, la paroisse du Caire après six ans de ministère en Egypte. Nous sommes vraiment reconnaissant pour leur investissement auprès de la communauté et pour tous les dossiers que nous avons pu faire avancer ensemble dans un dialogue permanent. Michael a choisi de terminer sa carrière pastorale avec un dernier poste sur l’île de la Réunion.
Nous avons déjà pu revisiter le cahier des charges et depuis début janvier nous cherchons activement une nouvelle personne prête à vivre son ministère pastoral en Egypte. Merci de porter dans vos prières cette préoccupation ainsi que tous les projets et partenaires que nous soutenons !
Fraternellement,
Mathieu Busch, pasteur et directeur de l’ACO