Michaël Schlick est le pasteur des paroisses protestantes francophones du Caire et d’Alexandrie. Il est envoyé par l’ACO, en collaboration avec DM (organisme missionnaire suisse), pour être au service de la communauté francophone du Caire, pour exercer un travail d’aumônerie étudiante à Alexandrie et pour suivre les projets de l’ACO avec les partenaires protestants égyptiens. De nationalité allemande, ayant été pasteur en France et à Djibouti, Michaël est marié à Christel, professeure de SVT, qui est elle-même très engagée dans la vie paroissiale.

La communauté du Caire est aujourd’hui essentiellement composée de personnes provenant d’Afrique noire francophone.

Voici des nouvelles récentes alors que la pandémie du COVID-19 touche l’Egypte depuis février dernier et qu’un couvre-feu est mis en place. Michaël et Christel sont restés deux mois confinés au presbytère, en plein centre-ville du Caire. Ils viennent de rejoindre l’Europe pour un temps de repos et de travail à distance mais reviendront cet été pour retrouver physiquement la communauté.

Chers lecteurs, chères lectrices,

200 personnes au temple d’Alexandrie

Rien que la lecture de ce titre nous provoque des frayeurs. 200 personnes ? Eh oui, nous avons chanté, prié, dansé et fait la fête. On a mangé ensemble, on s’est embrassé, pas virtuellement, mais pour de vrai, afin de partager la joie de Noël 2019 à Alexandrie. Quasiment la totalité de la communauté du Caire s’était déplacée pour ce temps de Noël festif, que nous avons célébré ensemble avec l’Eglise protestante d’Alexandrie (EPA) et la communauté soudanaise. Autrefois cela nous faisait plaisir d’entendre parler d’un temple plein. Mais les temps ont changé d’une façon qu’on a du mal à comprendre ce qui nous arrive. Il y a bien un avant et un après l’apparition du coronavirus. Du jour au lendemain un rassemblement au-dessus de 5 personnes est considéré comme dangereux. Puis nous ne nous voyons plus du tout.

Fête de Noël à Alexandrie

Pourtant… « on est là« 

« On est là Pasteur », c’est ce que j’entends souvent à l’autre bout du fil, lorsque je fais des « visites » par téléphone chez les un-e-s et les autres. C’est comme si « on » voulait se rassurer que tout allait bien. Cela fait plaisir d’entendre l’autre. C’est moins « virtuel » que de recevoir un message par WhatsApp. Même si l’application WhatsApp est devenue l’outil le plus important pour les membres de nos communautés.

Nous sommes stressé-e-s depuis quelques semaines. La situation évolue très vite. Quasiment du jour au lendemain, il faut rapatrier les envoyé-e-s de l’Action chrétienne en Orient et de DM, Zoé en France et Quang Anh en Suisse. Ils nous manquent ! Jeanne avait décidé d’arrêter sa mission en Egypte pour des raisons personnelles, avant que la pandémie ne se déclenche. L’ambassadeur de France nous envoie un message vidéo peu rassurant, nous suppliant de ne plus sortir de la maison et annonce des semaines difficiles. L’ambassadeur d’Allemagne est plus sobre, pas de vidéo, mais une lettre demandant aux ressortissant-e-s allemand-e-s de s’inscrire à l’ambassade pour une éventuelle évacuation…

« On est là aussi » réponds-je, presque pour rassurer mon interlocuteur-trice et moi-même. Je suis là et c’est très bien ainsi. « Que je suis content de t’entendre pasteur. Je te croyais déjà en Allemagne là-bas. Dis pasteur, on ne pourrait pas se réunir au presbytère pour le culte, maintenant que l’église est fermée ? ». Nous ne vivons pas le confinement au même rythme et les mesures anticorona ne sont pas comprises pareillement par tous ! pL’entretien dure quelques minutes. Mon interlocuteur, congolais, est au travail et doit rentrer chez lui, avant le couvre-feu de 19h. Certain-e-s paroissien‑ne-s au Caire travaillent toujours et sont obligé-e-s de prendre les transports en commun. D’autres ont déjà perdu leur travail. C’est bien le début de ce que l’on craignait : la crise sanitaire peut engendrer une crise sociale…

Pas de réunion au presbytère. La prédication du samedi soir sera diffusée via l’application WhatsApp. Les femmes de l’Eglise au Caire chantent et prient les unes pour les autres, toujours à travers WhatsApp, tous les jours à midi. Je tente de réunir le conseil de paroisse (CP) via l’application ZOOM. Nous comprenons vite que nous pouvons  oublier l’utilisation de cette application. La plupart des paroissien-ne‑s n’ont pas accès à une bonne connexion internet. Beaucoup n’ont pas le Wifi chez eux-elles.

« Allô, vous allez bien ? » Je suis en communication avec une étudiante d’origine togolaise de l’Université de Senghor à Alexandrie. Les étudiant-e-s forment 95% de la communauté d’Alexandrie. « On est là pasteur, on est dans notre chambre  ». Cela fait quinze jours qu’elle n’est pas sortie de chez elle. Même pas pour les courses. C’est l’Université Senghor (institution française) qui organise le ravitaillement. D’un rythme journalier, les livreur-euse-s sont passé-e-s à un rythme moins fréquent depuis quelques jours, afin d’exposer au minimum ces hommes et ces femmes. Les vivres sont déposées en bas de l’immeuble. Ce n’est pas comme cela qu’elle s’est imaginée ses études en Egypte. Elle n’est pas rassurée, mais elle garde le moral. Une bonne dizaine parmi eux-elles ont préféré retourner dans leurs pays respectifs avant la fermeture des aéroports. « Dès dimanche prochain les cours devraient se donner via l’application ZOOM, pas sûr que cela marchera  », m’annonce-t-elle.

Les étudiant-e-s ont établi un programme de prières sur quinze jours et ont invité les Cairotes à y participer. Sur le groupe WhatsApp, des Senghorien‑ne-s ont posté des vidéos montrant des prédicateurs, qui associent la pandémie à la punition des péchés. Ces interventions ne me semblent pas être très évangéliques au sens de la Bonne Nouvelle. Je pense à un mot dans Esaïe (66, 13) : « Comme un homme que sa mère console, ainsi, moi, je vous consolerai… ».

Oui, je crois que l’Homme a besoin d’être consolé, surtout pendant des périodes comme celle que nous sommes en train de vivre, et non pas à se faire peur par rapport à un Dieu qui punirait. C’est ainsi que l’Homme correspond à l’image de Dieu. Son besoin de consolation le transcende au-delà de lui-même vers celui qui l’a conçu. Ainsi est-il dans le besoin. Dans le besoin de plus de confiance en Dieu, de plus d’espérance, de plus de courage, et aussi de plus de consolation. Mais toutes ces choses dont l’Homme a besoin ne viennent pas de lui-même. Elles lui arrivent en cadeau. La Bible décrit Dieu comme un Dieu généreux. Il n’est pas avare. Il donne un chez-soi, courage, espérance et consolation. Il donne librement, qu’on le mérite ou pas. Car il donne par amour. La contribution de l’Homme ? Ouvrir les mains et recevoir.

Quelques semaines plus tard

il fallait réinventer l’Eglise à distance. Je tente de produire des messages vidéo. Il s’avère pourtant que l’outil qui permet d’atteindre sans problème tout le monde, est l’application WhatsApp. (A part « Papa » Lambert qui aura un moment de culte chaque semaine avec son pasteur par téléphone).

Fragilité puissante à l’image du Christ

Le groupe des femmes de la paroisse s’appellent « Les femmes de victoires » et elles ont bien choisi leur nom. Depuis des semaines et des semaines déjà, elles échangent quotidiennement un texte biblique, une réflexion, partagent leurs histoires, leurs angoisses comme leurs joies, chantent les unes pour les autres, et prient. Et quelles prières. Des plaintes criantes, parfois déchirantes, qui basculent soudainement en prières de louange. Comme certains psaumes… En étant confiné avec Christel au presbytère, je ne peux pas échapper à certaines interventions des femmes. Je comprends vite que ces rendez-vous sont très importants pour elles. Ces moments partagés prennent tous les jours un peu plus de temps. De vrais moments de rencontres, indispensables, sincères et profonds. « Elles m’apprennent à dire merci », disait Christel l’autre jour, où elle était un peu désespérée par rapport à la situation que nous devons supporter tous et toutes, quel que soit le lieu où nous nous trouvons. J’ajouterai : les échanges et prières des femmes portent aussi le pasteur en ce moment.

Une partie du groupe des femmes…avant le confinement

Qu’est-ce qui caractérise une communauté au fond ? Les Actes 2, 42 l’expriment ainsi : ils étaient assidu‑e‑s à l’enseignement des apôtres, à la communion fraternelle, au partage du pain et aux prières. Ce verset prend pleinement son sens pour moi pendant cette crise.

Nous avons ainsi vécu une Semaine sainte intense en paroisse, sans se voir physiquement. Le culte de Pâques était un événement particulièrement beau, car la liturgie était composée avec des prières et chants des femmes venant de certaines interventions échangées lors du temps de Carême. J’avais donné le message de Pâques évidemment. Tout le monde était heureux de cette célébration commune hors du commun. Les femmes de victoires continuent, elles sont là…  

Les chants d’oiseaux remplacent les klaxons

Les Egyptien-ne-s, eux-elles aussi, sont là. Mais d’une autre manière. Tandis que nous ne sortons pas de la maison en ce moment, ou rarement, quand c’est indispensable, une bonne partie de la population est dans la rue, comme d’habitude. Les mosquées sont fermées, comme les églises, mais la prière continue dans la rue.

Prière dans la rue

Dans un article du Monde nous entendons parler des rues désertes dans une mégapole qui ne dort jamais, et que les quelques Egyptien-ne-s qui osent sortir portent un masque de protection. C’est vrai que certaines rues sont quasiment désertes, entre 21h et 6h du matin maintenant que le gouvernement a raccourci le couvre-feu à l’occasion du Ramadan. Mais cela ne dure pas en journée…

Nous nous réveillons très tôt au presbytère, afin de savourer ces quelques instants magiques et inédits sur les balcons. Les chants d’oiseau remplacent les klaxons. Tous les matins je salue un mouton qui doit être sur un balcon à proximité. Je l’entends bêler. Je ne savais pas qu’on avait de si drôles de voisins en plein centre-ville. Le ciel est d’un bleu inconnu au Caire. Il nous arrive d’entendre le trottement d’un cheval au milieu de la rue Schérif. Il tire un chariot plein de légumes frais et colorés. Le paysan accroupi sur sa planche en bois l’encourage à prendre de la vitesse. Pas besoin de klaxon, car la rue est encore déserte. Qu’est-ce que l’Egypte avait dû être belle et agréable à vivre, il y a une centaine d’années !

Mais ce calme est très éphémère. La reprise du trafic ne tarde pas. Doucement, mais sûrement, la vie reprend. Ce n’est pas si mal non plus. Ils-elles sont là aussi, les Cairotes. Oui, leur présence me rassure également. Ce sont des scènes de rue que je connais. Voici un policier en train de saluer chaleureusement un passant en lui donnant la main. Ce n’est pas le moment pour des expressions corporelles de la sorte, me dis-je. Je vois que le port du masque n’est pas encore appliqué par tout le monde. Une dame d’un certain âge, voilée en noir, s’installe à côté de la porte de la mosquée désaffectée, en face de notre immeuble. Elle y est tous les jours ! Simplement, dans mon rythme de vie fou entre Alexandrie et le Caire en temps dit « normal », je ne l’avais jamais remarquée. Mon regard le matin, en ouvrant les volets, s’arrêtait surtout sur le toit de cette mosquée, pour m’informer sur l’état des déchets qui s’y accumulent de façon effrayante, alimentés par les habitant-e-s qui y balancent des sacs poubelles et d’autres matériaux régulièrement par les fenêtres des tours de chaque côté d’elle.

Entretemps la dame continue à arranger son « magasin » sur le trottoir. Elle reste beaucoup d’heures pour vendre peu de choses. Mais elle vend. Ses articles proviennent d’un sac poubelle bleu de 100 litres, qui contient toutes sortes de choses utiles dans la vie quotidienne, telles que des kleenex, des élastiques, des peignes. La marchandise est petit à petit exposée sur une plaque en tôle posée sur le lieu de passage. C’est cette plaque qui restera après son départ le soir. Deux ou trois grosses pierres posées soigneusement dessus disent que la place est occupée. Il s’agit d’un « magasin » tout à fait informel, mais personne ne touchera à la place de la dame. Sans vouloir glorifier la précarité, bien entendu, je ne peux pas m’empêcher de penser que c’est « beau ». Elle a sa place. Nous comprenons aussi qu’elle ne peut pas se payer le luxe de rester chez elle. Oui, cette « beauté » dont je parle a une autre facette, moins réjouissante.

Il n’empêche que l’on voit beaucoup de solidarité dans la vie quotidienne, beaucoup de gestes d’humanité, qui ne me laissent pas indifférent. Les gens continuent à sourire et à vivre dans ce pays, quelle que soit la crise. C’est touchant au moment où nous entendons parler des peurs, des agressions, des affolements, rien que pour attendre son tour devant un supermarché en France par exemple, dans lequel certain-e-s commencent à se battre pour prendre les derniers rouleaux de papiers toilettes, avant que d’autres ne les prennent.

Petit à petit la rue Schérif se remplit. Les bruits s’intensifient. Des sirènes hurlent, des cris résonnent, le vendeur de bouteilles de gaz avec son chariot tiré à la main, arrive à produire un son métallique aigu en frappant avec une baguette en fer sur ses bouteilles, et dépasse ainsi les décibels des klaxons et des sirènes pour se faire entendre. La cacophonie habituelle monte en puissance. Le cycliste qui tient en équilibre deux étages de pain sur sa tête vers une destination inconnue pour moi, croise les balayeur‑euse-s de rue qui continuent leur nettoyage quotidien. Oui, cette ville dort peut-être un peu plus que d’habitude ces derniers temps, mais elle est toujours en activité.

Très vite on a l’impression que les conducteur-trice-s veulent rattraper le temps perdu où ils ne pouvaient pas klaxonner. Le concert de klaxons se transforme par moment en désaccord continu, quand cela n’avance plus au carrefour en bas. C’est vraiment agaçant. Mais tou-te-s disent la même chose : On est là ! Malgré le virus ! Malgré toutes les crises confondues, qu’elles soient sanitaires, économiques ou sociales. On est là !

Le moment est venu de refermer portes et fenêtres du presbytère, jusqu’au soir où le calme magique reviendra. Où on entendra des voisin-e‑s parler dans les appartements portes et fenêtres ouvertes exceptionnellement, eux-elles aussi, dans les immeubles en face de la rue. Je ressors sur un balcon du presbytère au moment de la prière. Les fidèles prient dans la rue…

Certain-e-s sont parti-e-s

Tout le monde n’est pas là pourtant. Quelques un‑e-s ont quitté le Caire malgré la fermeture des aéroports fin mars. Des ressortissant-e-s étranger-ère‑s sont parti-e-s, et pas que les touristes. Parmi eux-elles mon collègue allemand et son épouse du Caire ainsi que les animateur-trice-s du foyer des marins allemand à Alexandrie. Ils nous manquent aussi. C’est grâce à Markus et Karin Schildhauer (Foyer des marins) que j’ai pu me faire un réseau de contact solide à Alexandrie. Après le nouveau et heureux départ en paroisse du Caire, suite à l’AG tenue en mai 2019, et le redémarrage avec une nouvelle promotion d’étudiant-e-s de Senghor en automne 2019, le temps était venu pour avancer sur des dossiers bloqués pendant de nombreuses années. Le changement d’ambiance et le nouvel élan étaient ressentis par nos partenaires. Je me rappelle d’un passage au temple d’Alexandrie où le pasteur des réfugiés soudanais, Samuel Majak, me saluait avec ses yeux souriants en disant : « Hi Pastor Mikel, you look so good, I see that the time has come to work. God things are happening in your church ». En effet, les CP se tiennent, des décisions sont prises et appliquées, des PV établis. Nous restons petit-e-s et fragiles, mais nous avançons.

C’est dans cet esprit que nous avons accueilli Nicolas Westphal (architecte) en décembre, qui lors d’une visite privée chez nous, a pris le temps pour inspecter les bâtiments de l’église. Nous en sommes très reconnaissant-e-s. Dès lors nous voyons plus clair en ce qui concerne l’état des lieux, que ce soit au niveau du temple ou de la maison de l’Espérance (un lieu d’accueil pour femmes handicapées – le bâtiment appartient à l’Eglise d’Alexandrie). Nous avons également rencontré des architectes locaux pour mieux comprendre ce qui pourrait être fait et ce qui devrait être fait. Des idées de projets commençaient à émerger. Parallèlement nous avons essayé d’avancer dans la clarification juridique concernant le patrimoine de l’Eglise, toujours en étroite collaboration avec « The Protestant Churches of Egypt », l’organisation reconnue par l’Etat Egypte pour le culte protestant. Un chemin qui demande de l’endurance. Pour le moment tout ce côté du travail est à nouveau en stand-by, corona oblige…

Projets diaconaux

« Ça va, on est là » j’entends encore. Et puis elle me supplie avec une voix tremblante lorsque je l’appelais la semaine dernière : « Priez pour nous pasteur c’est très difficile ! Les filles ne comprennent pas pourquoi nous ne sortons plus de la maison et pourquoi personne ne nous rend plus visite ». La responsable de la maison de l’Espérance est quasiment seule avec elles depuis le début du confinement, jour et nuit. Je la sens fatiguée et épuisée.

« Une assistante viendra me remplacer pour trois jours et nuits. Comme ça je pourrait me reposer un peu » dit-elle.

Nous nous faisons du souci pour les résidentes de la Maison de l’Espérance et celles qui les encadrent. Elles sont neuf résidentes, dont deux en situation de handicap mental difficile à gérer. La maison était toujours ouverte. Des associations et des particuliers venaient régulièrement pour aider. Les voisin‑e‑s apportaient de la nourriture. Cette maison est profondément ancrée dans le quartier et reconnue pour ce qu’elle est. J’y réside aussi régulièrement et je commence à être connu dans ce quartier, qui fait un peu village dans la ville et où tout le monde se connait. Les relations avec le voisinage sont bonnes. C’est une maison qui donne un chez-soi aux plus vulnérables, pour qui il n’y aurait pas de place ailleurs. Pas de standard européen, mais beaucoup d’humanité et d’amour s’y trouvent. J’aime cette maison rayonnante, témoignant d’une vie joyeuse en toute simplicité, malgré tout. Quand on passe par là, on se rappelle l’essentiel…Tout n’est pas rose pourtant, loin de là. La situation sanitaire est déplorable. La villa a besoin d’un sérieux coup de rénovation et nous n’avons pas le droit d’attendre, selon l’architecte. Mais des éléments de solution se dessinent à l’horizon. Il va falloir trouver un cadre et un fondement solide, si la maison souhaite continuer à accueillir. Je remercie Quang qui a fait preuve d’une grande capacité d’adaptation, car les conditions d’accueil ne sont pas évidentes à la villa actuellement. Depuis quelques semaines, il s’était engagé pour aider l’équipe sur place pendant trois jours par quinzaine, avec l’accord de tou-te-s les concerné‑e‑s. Nous espérons que cette expérience puisse être poursuivie et le projet évoluer l’an prochain. 

Nous nous faisons du souci aussi pour nos ami‑e‑s soudanais-es qui font partie d’une communauté protestante composée de réfugiés suite aux longues guerres qui ont sévit dans leur pays d’origine. Certain-e-s ont perdu leur travail et leur maison, car ils-elles ne peuvent plus payer le loyer. La situation devient de plus en plus précaire pour eux-elles suite à la pandémie. Le pasteur Samuel Majak me partage quelques événements. Il a pu distribuer une cinquantaine de colis alimentaires en urgence, avec l’aide des pasteur-e-s du Synode du Nil à Alexandrie. L’aide venant de l’Action chrétienne en Orient (ACO) sera plus que jamais appréciée cette année. Merci à tou-te-s les donateur-trice-s !

L’avenir incertain

Dans le contexte actuel, il est impossible de se projeter. Nous prenons acte du fait que, pour le moment, certains projets restent en attente, d’autres sont annulés comme par exemple le week-end de femmes dans la communauté copte d’Anafora qui devait se tenir en juin avec la professeure de théologie Corinne Lanoir. D’autres sont reportés, comme par exemple le projet consistant à créer un partenariat entre l’Université de Senghor, l’institut protestant de théologie (IPT) à Paris, ainsi que les Eglises évangélique du Caire et protestante d’Alexandrie, permettant des rencontres entre les étudiant‑e‑s (voyage d’étude de l’IPT en Egypte) et des cours à l’IPT pour certain-e‑s Senghorien-ne-s dans le cadre de la mobilité étudiante et enseignante ; etc…

Nous espérons pouvoir vous parler prochainement de ces projets réalisés.

Nous vous remercions pour votre soutien et de l’intérêt que vous portez pour l’Eglise francophone en Egypte.

Michaël et Christel Schlick

Mai 2020